Visionnaires et Prophètes des XVIIIe et XIXe siècles
Emanuel Swedenborg, 1688-1772
Né à Stockholm en Suède, il était fils d'un noble de haut rang. Swedenborg
était très cultivé et évoluait dans la haute société. Il voyagea beaucoup, et
s'entretint avec les hommes les plus instruits de sa génération ; le roi le
nomma à un poste élevé qu'il assuma superbement pendant plus de trente ans. Il
se découvrit comme une éminence en science, et écrivit 77 livres recouvrant
chaque branche de la science. Il était du caractère le plus pur, et religieux
fervent.
A l'âge de 55 ans, il commença d'avoir des visions du Ciel, de l'Enfer, des
anges, et du monde spirituel ; il dit :
"J'ai été appelé à une
sainte tâche par le Seigneur Lui-même, qui dans sa grande miséricorde m'est
apparu, à moi son serviteur, en l'an 1743, quand il ouvrit mes yeux sur le
monde spirituel, et me permit de converser avec des esprits et des anges."
Ce travail il le poursuivit durant 30 ans, et
écrira 30 volumes "inspirés". Il fit de remarquables prédictions qui
prétend-on, s'accomplirent précisément. Il fonda une nouvelle religion basée
sur ses révélations. La Bible enseignée est tenue pour sacrée, et une vie
sainte est recommandée.
L'église Swedenborg une fois fondée, s'est solidement développée, jusqu'à
avoir des associations dans toutes parties du monde, et dans les langues les
plus parlées. Ses partisans croient en lui de la même manière que les
Adventistes du 7e Jour croient en Ellen White, et sont très zélés
dans la propagation de leur foi. Pour en savoir plus à son sujet, et au sujet
de l'Eglise qu'il a fondé, cliquez ici
pour visiter son site web.
Ann Lee et les Shakers, 1736-1784
Comme Madame White, "elle n'avait aucune instruction" Elle se
joignit à une organisation qui avait de remarquables principes religieux, et
commença bientôt "à avoir des visions et faire des révélations," qui,
tout comme Madame White, elle appela "témoignages". "Dorénavant
elle prétendait être conduite par révélations et visions." Schaff-Herzog Encyclopedia, article "Ann Lee." Elle
fut acceptée en tant que leader et
comme "la seconde apparition du Christ." Comme Mme White, elle
demanda une "sorte de robe singulière", "s'opposa à la guerre et
à la consommation de porc". Johnson's Encyclopedia, article "Shakers." Ils n'ont pas de contacts avec les
autres églises ; sont renommés pour leur pureté et dévotion. Pour en savoir
plus sur Ann Lee et les Shakers, cliquez
ici.
Madame Joanna Southcott, 1750-1814
Née en Angleterre de parents pauvres, elle était complètement illettrée.
Elle travailla comme domestique jusqu'à plus de 40 ans. Comme Madame White,
elle était Méthodiste, s'étant jointe à cette église en 1790. En 1792 elle se
déclara elle-même prophétesse, et "publia de nombreuses [plus de 60]
brochures mettant en avant ses révélations." (Johnson's Encyclopedia, article
"Southcott.") She was a Sabbath-keeper and, like Mrs. White, had
trances and announced the speedy advent of Christ. (See Encyclopedia
Americana, article "Southcott.") Comme Madame White, elle
exerça une activité lucrative avec la vente de ses livres. Etrangement,
beaucoup de membres du clergé crurent en elle, et des milliers se joignirent à
ses partisans, de telle sorte qu'en peu de temps, il furent plus de cent mille
! Elle fit de nombreuses prédictions, que ses partisans prétendaient s'être
accomplies. "La foi de ses disciples, parmi lesquels se trouvaient
plusieurs éclésiastiques des églises établies, était haute
d'enthousiasme." Encyclopedia
Americana, article
"Southcott."
Joseph Smith, 1805-1844
Smith, fondateur des Mormons (connus aussi comme "Saints des Derniers
Jours"), en 1823 commença à avoir des "visions" et
"révélations" et parla même avec des anges. Sur l'image (à droite) on
voit Smith recevant "inspiration" d'un ange. Smith publia quantité de
livres, dont certains montrent une remarquable similitude avec les
écrits de Madame White. Smith prétendait que le second avènement du Christ
était à portée de main, d'où leur nom de Saints des Derniers Jours. Sa mission
était de faire connaitre "la nouvelle dispensation." Ils sont les
"saints" et toutes les autres églises sont "paënnes" ou
"Gentils". (Note : les partisans de Madame White sont aussi tous
saints ; toute autre église est "Babylone" et apostate)
Mary Baker Eddy, 1821-1910
Madame Eddy est la prophète-fondatrice de La Science Chrétienne. Elle publia
quantité de livres. Comme Mme White, elle manifesta un intérêt pour la santé.
En 1890, elle publia son plus célèbre livre, Science et Santé,
qui a été traduit en plus de16 langues et lu par plus de 10 millions de
personnes; les disciples de Madame Eddy croient les écrits de leur prophète,
inspirés et infaillibles.
Autres visionnaires des années 1800
Dans les années 1800, l'Amérique regorgeait de
"prophètes" de toutes sortes :
- Dans les années 1830, une
épidémie de visions se répandit par l'intermédiaire des Shaker chuchotant
comme de jeunes filles "commençant de chanter, de parler au sujet des
anges, et décrivant une journée qu'ils auraient passée, sous la conduite
d'un guide spirituel, en des lieux célestes". Fréquemment ceux qui
étaient tourmentés "pouvaient tomber au sol, restant allongés comme
mort, ou luttant dans la détresse, jusqu'à ce que quelqu'un les remette
sur pied, quand alors ils pouvaient commencer de parler avec grande clarté
et sang-froid." (The
People Called Shakers, pp. 152-153)
- Rebecca Jackson,
était une Shaker Noire qui fonda une petite communauté religieuse à
Philadelphie au milieu du XIXe siècle. Elle était connue pour ses rêves
prophétiques, ses voix intérieures, et ses visions éveillées. (Gifts of Power: The
Writings of Rebecca Jackson: Black Visionary, Shaker Eldress, Jean Mc
Mhon Humez, éd., p. 6)
- Jemima Wilkinson,
qui en 1790 fonda la communauté religieuse de Jérusalem à l'ouest de New
York ; était connue pour ses visions, rêves religieux, et prédictions.
Sarah Richards une de ses disciples, eut aussi des visions ; elle pouvait
s'évanouir en entrant en vision et s'étendre "immobile et apparemment
sans vie" pendant un temps, après quoi elle pouvait se lever et
délivrer son message. (Pioneer Prophetess, Jemima Wilkinson, p. 63)
- John Starkweather,
un millériste, pasteur assistant à la chapelle de Joshua Hime, à Chardon
Street. Il avait ce que certains critiques ont décrit comme de la
"catalepsie et épilepsie" ce qui grandement embarrassait,
davantage encore ses collègues réservés. Il sera par la suite expulsé de
la chapelle, lorsqu'il fut démontré que ses dons spirituels étaient
contagieux.
- John Alexander Dowie
né en 1847, revendiqua divine inspiration, se croyant lui-même le second
Elie. En 1901, il fonda la Cité de Sion, communauté chrétienne où
Dowie "n'autorisait ni liqueurs, ni porc, ni tabac, ni
médicaments". Se désignant elle-même théocratie, la Cité de Sion
maintenait une bonne discipline communautaire. Dowie croyait que ce
mouvement introduirait le millénium ; on proclamait qu'il avait accompli
des centaines de guérisons miraculeuses. Le dévouement et l'enthousiasme
de ses disciples étaient sans bornes ; l'argent coulait à flot. Comme
Madame White et Madame Eddy, il était dogmatique et arbitraire, sa parole
faisait force de loi ; il appelait à une vie religieuse austère.
Visionnaires au sein du mouvement Millérite
Les derniers jours du mouvement Millérite était si infectés d'enthousiasme religieux,
que Joshua Himes se plaignit d'être dans…
"du mesmérisme de sept pieds de profondeur"
Le fanatisme continua de tourmenter les Milléristes, même après le
désappointement du 22 octobre, et semblait particulièrement répandu parmi les
partisans de la "porte
fermée". A Springwater Valley, dans l'état de New York, un défenseur
de la "porte fermée", un Noir nommé Houston, prétendit à cette même
époque, que Dieu lui parlait dans des visions. Le groupe de la "porte
fermée" de la ville de Portland dans le Maine, où se trouvait la maison
d'Ellen Harmon, avait même plus encore, triste notoriété au sein des cercles
Milléristes, comme Joshua Himes le décrit :
"continuelle introduction de visionnaires de non-sens"
En mars de 1845, Himes informait Miller qu'une certaine Soeur Clemons de la
ville de Portland dans le Maine, où habitait Ellen Harmon …
"est devenue très visionnaire, et dégoûte ici presque tous les bons amis"
Mais deux semaines plus tard, il rapportait qu'une autre soeur de Portland
avait reçu une vision montrant que Miss Clemons était du Diable. Himes
concluait :
"les choses sont en mauvaise voie à Portland"
Etant jeune fille, Ellen rencontra deux Milléristes qu'elle regardait comme
prophètes. William Foy prétendait avoir reçu des visions de Dieu, et les publia
plus tard dans un livre. (Certains des premiers écrits d'Ellen paraissent
ressembler de près à ceux de Foy. Cliquez Ici pour en examiner
la preuve). Hazen Foss, beau-frère de Mary, la soeur d'Ellen, prétendait
également avoir reçu des visions.
Les années 1700 et début 1800 furent une époque où visionnaires et prophètes
étaient populaires, et attiraient un large public de sympathisants. Madame
White a grandi dans cette atmosphère d' "enthousiame" religieux et
fut de près associée avec divers autres visionnaires de son temps.
Sources :
- Ronald Numbers, Prophetess of Health,
pp. 16-18.
- D.M. Canright, Seventh-day Adventism
Renounced, Chapitre 8.